Foto: UNICEF/UN0339412/Frank Dejongh

COVID-19: Pour la CLADE, la solidarité et le financement adéquat des droits à l’éducation, à la santé et à la protection sociale sont des moyens fondamentaux pour surmonter la crise

March 30, 2020

Une telle crise exige, plus que jamais, le renforcement des États en tant que garants des droits et la mise en place d’un ensemble de mesures et de politiques publiques intersectorielles

Face à la crise et à l’état d’urgence maintenant monnaie courante dans le monde entier en raison de la pandémie de COVID-19, la CLADE suit attentivement les directives de prévention et de soins de santé et de vie proposées par l’Organisation mondiale de la Santé. Nous présentons toutes nos condoléances aux familles des victimes de cette maladie, ainsi que notre sympathie et notre solidarité envers les personnes touchées. De même, nous félicitons les multiples initiatives promues par les membres de la CLADE, ainsi que celles promues par de nombreuses organisations et mouvements de défense des droits de l’homme dans toute l’Amérique latine et les Caraïbes, pour assurer la protection des communautés éducatives et de leurs droits humains. Nous témoignons notre profonde reconnaissance aux professionnels de la santé, ainsi qu’à celles et ceux qui prennent part à des activités essentielles, et qui accomplissent un travail fondamental pour la société tout en mettant leur vie en danger.

 

Nous reconnaissons et mesurons l’importance des liens de solidarité, de coopération et de soin qui se manifestent dans cette conjoncture. De même, nous lançons un appel pour que les efforts de mobilisation et de coopération entre la société civile, les gouvernements et les entités supranationales soient approfondis. Nous avons collectivement le devoir de favoriser l’échange de connaissances, d’expériences et d’enseignement qui alimentent la lutte contre la pandémie et ses effets. En particulier, nous demandons l’élargissement urgent et massif de l’allocation des ressources financières nécessaires pour donner priorité absolue à la vie humaine, en matière de santé publique principalement, mais aussi d’éducation et de la protection sociale, et autres droits sociaux et économiques de la population.

 

Cela implique que les politiques de protection sociale, économique et médicale soient renforcées, offrant un soutien aux personnes en situation de vulnérabilité sociale et économique. Ce soutient doit s’étendre à celles et ceux qui sont les plus touchés par la crise actuelle, du fait de leur sexe, de la fragilité de leur situation de travail, de leur statut de migrant ou de réfugié, de leur handicap, de leur âge avancé, de leur lieu de résidence dans des zones reculées, ou de tout autre contexte de conflit ou condition de stigmatisation et de discrimination sociale. 

 

Comme le montrent l’OMS et les spécialistes et les professionnels de la santé, la situation actuelle exige une distance sociale et des mesures d’hygiène afin de contenir la propagation de la pandémie. En ce sens, nous soutenons la suspension provisoire des cours dans les écoles comme une mesure essentielle de prévention et de protection pour l’ensemble de la population, la vie humaine étant la priorité absolue. De même, nous lançons un appel aux gouvernements pour qu’ils mettent en œuvre des mesures visant à garantir les droits de l’éducation. Nous signalons que les élèves, en particulier ceux issus de familles à faible revenu, comptent sur les cantines scolaires pour accéder à une alimentation quotidienne saine. Dans ce contexte, nous insistons sur l’importance de promouvoir des politiques de sécurité alimentaire et des mécanismes flexibles de distribution de nourriture aux familles des élèves qui dépendent de l’alimentation scolaire.

 

Nous rappelons que de nombreuses petites filles, petits garçons et adolescents issus de familles sans ressources ou vivant en milieu rural n’ont pas accès aux biens matériels permettant l’accès à l’enseignement à distance, comme par exemple un ordinateur et Internet. Les autorités publiques doivent promouvoir toutes les mesures nécessaires pour endiguer l’aggravation des inégalités éducatives et sociales. Par ailleurs, elles doivent adopter des mesures visant à combler les lacunes existantes, telles que des mesures correctrices d’inégalités et des aides financières d’urgence pour les personnes en situation de précarité, de vulnérabilité sociale ou physique, ainsi que la suspension du paiement des charges pour les services de base tels que l’eau, l’électricité, le gaz, le téléphone et Internet. 

 

Une telle situation de crise exige, plus que jamais, le renforcement des États en tant que garants des droits et la création d’un ensemble de mesures et de politiques publiques intersectorielles, reconnaissant que les droits humains ne sont efficaces que lorsqu’ils sont garantis conjointement. En ce sens, nous appelons les États de la région à agir avec toute la volonté politique et le sentiment d’urgence que la situation exige, en promouvant des politiques et des actions conformes aux règles édictées par l’OMS, la communauté scientifique et les entités de défense des droits humains. Le moment est à la solidarité et aux espoirs renouvelés, à la coopération et à l’action commune, ainsi qu’aux nouveaux modes de vie en collectivité, qui peuvent se poursuivre après la pandémie.